Le nouveau gouvernement commence à dévoiler les grandes lignes de son prochain projet de budget pour 2025. Si l’ambition est plus modérée, les méthodes restent les mêmes.
Une ambition plus modérée mais réaliste
Alors que Michel Barnier visait une réduction de 60 milliards d’euros du déficit dès 2025, le nouveau ministre de l’économie, Eric Lombard, s’est montré plus prudent cette semaine en tablant sur une économie d’environ 50 milliards. Cette approche permettra selon lui de « préserver la croissance ». Le gouvernement compte notamment sur un budget non-censuré pour redonner confiance aux acteurs économiques et ainsi stimuler l’investissement et la consommation.
Pas d’impôts nouveaux, mais une pression accrue sur les plus hauts revenus
Le ministre a assuré qu’il n’y aurait pas de nouveaux impôts.
Néanmoins, il a souligné l’importance de garantir que « chacun paye sa juste part ». Pour ce faire, le gouvernement compte renforcer la pression fiscale sur les plus hauts revenus et il reprend donc à son profit les mesures proposées dans le précédent projet de budget, censuré par le Parlement comme chacun sait. On retrouve ainsi :
- la Contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR) : Ce mécanisme, visant à appliquer un taux minimal d’imposition de 20% aux revenus les plus élevés (voir notre article), serait maintenu et adapté pour générer 2 milliards d’euros de recettes dès 2025. Par ailleurs, dès lors que du fait des règles de non-rétroactivité, il ne pourrrait plus s’appliquer aux revenus de 2024, il s’appliquerait à ceux de 2025, mais avec versement d’un acompte dès cette année avant une régularisation éventuelle en 2026 ;
- la surtaxe d’impôt sur les sociétés : L’accord conclu avec le MEDEF pour mettre en place une surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises serait respecté, générant ainsi 8 milliards d’euros de recettes supplémentaires.
- la hausse de la flat tax : si le gouvernement précédent ne l’avait pas envisagée (sauf par le biais de la CDHR ci-dessus), le nouveau ministre a laissé entrevoir la possibilité d’augmenter le prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital, actuellement fixé à 30 %. Cette hausse permettrait, selon lui, de combler le déficit budgétaire et de s’aligner sur les pratiques des autres pays développés, dans lesquels elle se situe entre 30 % et 35 %. Le Sénat avait lui-même retenu un taux de 33 % en décembre dernier.
Il reste désormais à préciser les modalités de mise en œuvre de ces mesures et surtout à obtenir l’aval du Parlement.
A suivre…